On s'en va, Bush arrive...

Une semaine dans la bruyante Sài Gòn vient de s'écouler et il est temps, maintenant, de faire nos valises. Le temps a passé vite, même si, justement, on a pris notre temps. On s'est baladé à notre rythme, je veux plutôt dire on a magasiné à notre rythme. Entre le quartier routard de Phạm Ngũ Lão et l'opéra de Hồ Chí Minh Ville il y a une sorte de couloir central touristique où se succèdent le marché de Bến Thành où l'on trouve de tout (du souvenir kitsch aux chaussures en cuir, du café moulu aux laques, des t-shirts pour touristes aux montagnes de fruits), la rue Lê Lợi où se succèdent boutiques pour touristes, boutiques de produits de haute qualité et commerces pour locaux, l'hôtel de ville, le centre commercial Tax, et enfin, tout au bout l'opéra et les deux tours-hôtels mythiques Sheraton et Caravelle. Bien sûr, de part et d'autres de cet axe se trouvent d'autres attractivités comme la cathédrale, les musées ou le palais de la réunification, mais ça reste là l'axe principal de la ville.

Pour circuler dans la ville, plusieurs moyens s'est offert à nous. D'abord il y a évidemment la moto qui s'avère bien pratique. De l'hôtel Madame Cuc au Tax où se situe l'immense parc de stationnements pour deux roues, il ne faut que quelques minutes, à condition, bien sûr, de braver l'incroyable circulation de cette ville. Motos en tout sens, nouveaux riches en 4 x 4, cars pour touristes, taxis... composent le magma circulatoire de Sài Gòn. Ce sont bien sûr les voitures qui sont les plus dangereuses. Quant aux motos, finalement, il faut simplement observer comment se comportent les Việt, faire preuve de bon sens, être vigilent et logique, ne pas rouler vite, ne jamais s'occuper des véhicules derrière soi, éviter le slalom, et klaxonner pour prévenir qu'on arrive. Ici, rien à voir avec conduire dans la campagne de Phan Rang !!! Il faut mieux éviter de regarder le paysage en conduisant ! Néanmoins, ça reste fatigant de conduire la moto car il faut quand même mobiliser ses sens en permanance.

Autre solution, donc, le bus !!! On l'a pris deux fois aujourd'hui, pour aller du centre vers le quartier de Chợ Lớn, et pour revenir. Le ticket est vraiment bon marché (2 000 đồng, soit 0.10 centimes d'euros) et s'achète à une receveuse qui vend les tickets, donc, régule les passagers, dit quand faut s'arrêter, quand faut repartir et fait le ménage dans le bus quand il arrive à son terminus. Dans la ligne n° 01, on est vraiment bien assis, on peut discuter, voir le paysage et les magasins qui nous échappent parfois.

Enfin, la marche à pied constitue notre troisième moyen de locomotion, bien sympa pour magasiner et repérer le petit bouddha qui chante l'hymne viêtnamien caché au fond de la boutique ou les fioles remplies d'alcool dans lesquelles on a mis un serpent pour faire... de l'alcool de serpent. C'est aussi plus souple, ça nécessite d'être vigilent quand faut traverses les rues, mais ça donne chaud !!!!! C'est agréable de rentrer à l'hôtel pour prendre une douche !

À Chợ Lớn, on peut déjà acheter les guirlandes de Noël ou des chaises en plastique


Verticalités


La Poste centrale et le centre commercial Tax

À Sài Gòn, on a aussi bien mangé !!! Il y a ce buffet "high class", chez Mangoustina où pour 75 000 đồng (3.75 euros) on peut se servir autant qu'on veut de plusieurs plats viêtnamiens, dans un cadre reposant parce que loin du bruit de la rue. Parfois, revenir à des normes plus occidentales fait du bien ! Ou ce délicieux restaurant de la cuisine de Huế où on s'est particulièrement régalé avec les bánh khoai (comme des crêpes viêtnamiennes mais avec une pâte de pomme de terre), des nem lụi (une espèce de boulette de viande grillée) avec sa délicieuse sauce aux cacahuètes, et cette excellente assiette de fruits de saisons !! Enfin, ce soir, on s'est carrément fait plaisir avec maman en allant, après notre balade, dans le somptueux hôtel Caravelle, en plein centre-ville. On s'est en effet posé quelques instants au bar Saigon Saigon situé au 9ème étage et d'où l'on a une belle vue sur la ville. Certes, on avait un peu l'impression de faire tâche ou d'être des gniaké dans cet hôtel de luxe, mais bon, une fois dans le bar, l'ambiance est autre (sauf pour les prix qui nous rappellent où l'on est !!).

Cuisinière... et Gastronome


La jolie vue du Saigon Saigon Bar

Dès que la nuit tombe, c'est-à-dire vers 17 heures, l'ambiance urbaine change. La circulation se fait plus dense car les travailleurs quittent leur boulot, les jeunes sortent de l'école et, en général, les Việt aiment sortir le soir. Les amoureux se retrouvent pour un petit tour en moto, les familles mangent dehors, les hommes boivent des bierres et les jeunes vont dans les quartiers branchés. Les parcs se remplissent d'hommes et de femmes qui marchent, font plusieurs tours pour entretenir leurs jambes (les Việt marchent peu car la moto c'est un peu leurs jambes), c'est l'heure de la gymnastique du soir (y'a pareil le matin mais c'est trop pour qu'on puisse en avoir été témoin !!!!). On est même tombé, hier soir, sur un cour de fitness digne de Véronique et Davina, en public avec des femmes de tout âge !!!

Marcheurs et Danseuses du soir


Fillette du soir et Hôtels Caravelle et Sheraton

Bien entendu, nous avons profité de cette semaine pour nous rendre à Chợ Gạo voir mamy et les tantes. Mamy était en plein forme, surtout après Angkor où elle est partie bien fatiguée. Il faut dire que le rythme de vie n'est pas le même ! À Angkor, on a beaucoup marché, surtout sous la chaleur. À Chợ Gạo, on lézarde, on mange, on discute et on vit au rythme des poules !!!! En plus, quelle surprise, la maison a été repeinte et une partie a été complètement refaite. Ils ont détruit la partie droite, où se trouve la cuisine, et l'ont remplacée par un nouveau bâtiment, en dur. Tout est neuf, c'est beaucoup plus lumineux car peint en jaune vanille, plus large aussi, et il y a une pièce en plus, entre la cuisine et l'entrée.

La maison de Chợ Gạo et la partie refaite


Tantes dans l'ancienne maison et devant le nouveau bâtiment


Déjeuner à Chợ Gạo de délicieuses crêpes viêtnamiennes


La tante 17 et la tante 10, toujours souriantes, toujours accueillantes

Il semble que le temps ne passe pas à Chợ Gạo. Je n'y vais qu'une fois par an, mais à chaque fois, c'est comme s'il n'y avait pas autant de mois entre chaque passage. Et pourtant, force est de constater que nos tantes vieillissent aussi, comme nous !!!! Mais en tout cas, leur acceuil et leur générosité envers nous ne change pas. On mange comme des princes, littéralement à se faire éclater la panse ! Mais c'est si bon que c'est dur de résister.

Nous y sommes restés une journée et une nuit et avons pris des car publics pour y aller. C'est bon marché mais aussi un peu fatigant. Par exemple, à l'aller, le chauffeur conduisait assez rapidement et n'hésitait pas à braquer brusquemment sur la droit pour prendre des passagers. Quant au retour, il a été très long car le chauffeur conduisait très lentement pour faire le plein de passagers et remplir son car.

Ce samedi, nous rentrons donc en France après 4 semaines en Asie du Sud-Est. Le Việt Nam accueille les 21 chefs d'états de l'APEC (coopération économique Asie - Pacifique) dont le président G. W. Bush arrivé hier à Hà Nội. Depuis plusieurs semaines, le pays est pavoisiné aux couleurs de l'APEC, la capitale est propre, fleurie, et la télé diffuse en boucle des reportages sur les préparatifs du sommet. Maintenant que les invités sont là, les discussions peuvent commencer. L'APEC regroupe plus de la moitié de la population et la production mondiales. Le Việt Nam est l'un des pays les plus pauvres de l'APEC mais quel chemin parcouru par ce pays ! Recevoir l'APEC est le signe que le pays a les moyens de jouer dans la cour des grands mais attention que le petit dragon việt ne se laisse pas dévorer par les ogres de la mondialisation.

Le Việt Nam est fier de recevoir l'APEC et son entrée récente (la semaine dernière) à l'Organisation Mondiale du Commerce font grand bruit par ici, en tout cas à la télé. Car dès qu'on en parle aux Việt de la rue, que ce soit Lune ou la vendeuse de gateaux et boissons de la gare de Đồng Hới, la seule préoccupation ça reste de gagner correctement sa vie.

Merci à tout ceux qui sont passés par ce blogue, en particulier à ceux qui nous ont laissé un petit mot qui nous ont permis d'avoir des nouvelles de nos familles et amis.

Hẹn gặp lại !!!