Damrey arrive...
Partout à la
télé việt, on ne parle que de ça, l'approche d'une grosse tempête de
niveau 12 sur le Việt Nam. Venu de la mer de Chine, un peu au-desus des
Philippines, un gros typhon déboule direct sur le joli pays des Việt. À
la télé, on voit les populations côtières évacuées, les bateaux de
pêche immobilisés sur les plages, l'armée qui vient en renfort sur les
côtes et les digues qui sont consolidées un peu partout. Déjà, on voit
à la télé de grosses vagues sur les côtes chinoises. Le nord du Việt
Nam va donc être touché en premier, après ce sera au tour du Centre. Le
typhon devrait donc descendre vers le sud. Vents violents et pluies
sont donc attendues sur le Việt Nam.
C'est le jour de l'arrivée du typhon sur le nord que j'ai décidé de
quitter Hà Nội. Évidemment, je ne l'ai pas fait exprès. Mais c'était
écrit sur mon programme, alors... Il est vrai cependant qu'on sentait
pendant le vol le vent. J'étais assis côté fenêtre, juste au-dessus des
ailes. Lorsqu'il a sorti les trains d'atterrissage pour atterrir à Hồ
Chí Minh Ville, j'ai bien senti et entendu tout l'air qui s'engouffrait
dans l'avion. Bon enfin, à part ça, mon treizième voyage en avion de
l'année s'est plutôt bien passé. C'était un gros Boeing, on avait des
petites télés individuelles et les hôtesses semblaient plutôt
agréables.
Le retour dans le Sud a donc soldé la fin de mon séjour à Hà Nội.
Et donc, de fait, mon séjour dans la maison de Yann et de ses
colocataires français. Attirante cette vie d'expat qui mélange une
certaine douceur de vie liée au pays, mais qui n'oublie pas les
contraintes professionnelles quotidiennes. C'est vraiment quelque chose
que cette communauté d'expatriés qui vit dans un pays où les modes de
vie et, bien sûr, le physique des gens oblige à vivre en minorité.
C'est dans les montagnes du Nord qu'on a décidé de passer le
week-end. Notre destination était Mai Châu, un village peuplé de Thái,
à l'ouest de Hà Nội. Nous sommes partis à 4, deux étudiants français en
DEA, Jérémie et Émilie, Yann et moi, et à deux motos. Nous sommes
partis vendredi soir, vers 19h30, de Hà Nội pour Hòa Bình, ville située
à une soixantaine de km de la capitale. Le voyage s'est fait de nuit,
ce qui, sorti, de Hà Nội, s'est montré un peu délicat du fait d'une
visibilité réduite. Le trafic était assez cocace. Combien de gens
croisés, assis au bord de la route, qu'on aperçoit au dernier moment.
Que dire des voitures roulant en sens inverse en plein feux. Ou alors
des vélors roulant sans phare, ou carrément de motocyclistes arrêtés en
pleine voie pour discuter et qu'on aperçoit également au dernier
moment.
Bref, après deux petites heures de route, nous sommes donc arrivés
à Hòa Bình où nous nous sommes arrêtés pour dormir. La ville est
surtout connue pour son grand barrage qui alimente en électricité tout
le pays, y compris Hồ Chí Minh Ville. Au petit déj que nous avons pris
dans la rue, un vieux monsieur est venu se taper la causette avec nous,
en français lointain, et à nous appeler Camarade. Il a tenu absolument
à trinquer avec nous du whisky việt (en fait, de l'alcool de rizfoncé)
et est parti chercher son gros bidon de whisky. Après avoir bu ce verre
(néanmoins pas mauvais, mais à 9h du matin, ça fait bizarre...) nous
sommes partis vers Mai Châu.
Situé à 60 km de Hòa Bình, à 130 km de Hà Nội, Mai Châu est une
ville dont les villages voisins sont peuplés de Thái, ethnie qui,
contrairement aux autres du Việt Nam, vit dans les plaines, avec lé
Việt. La ville est donc situé dans une vallée, entourée de rizières,
au-dessus desquelles émergent de nombreux pitons rocheux et montagnes.
Un magnifique panorama s'offre donc à nous lorsque nous amorçons la
descente de la montagne pour rejoindre Mai Châu.
Panoramas sur Mai Châu (en haut) et ses environs
Nous logeons au village de Pom Coọng, chez l'habitant. Il s'agit en
fait d'une maison traditionnelle Thái, sur pilotis, et constituée d'une
grande salle commune où tout le monde dort sur des nattes. Un confort
sommaire, mais néanmoins agréable, que nous trouvons finalement bien
plus sympa que nos chambres à coucher habituelles. Et puis, allongé sur
son matelas et regarder par la fenêtre les paysages de rizières et de
montagnes, c'est du bonheur !! Même sensation lorsque nous mangeons,
assis sous la maison, avec ces mêmes paysages pour décor.
Notre maison Thái, avec la salle commune en hauteur, et sous les pilotis, avec vue sur les rizières, la salle à manger
Oui oui, y'a eu un côté assez oisif ce week-end, on a bien pris
notre temps, affalé sur nos nattes, ou à boire et manger devant les
rizières. Samedi, ça donc été un peu glande. On a visité le village,
rempli de maisons d'hôte, comme celle où nous nous sommes installés,
mais là où nous avons eu de la chance, c'était que notre maison était
située un peu l'écart du centre touristique et que donc, notre
rez-de-chaussée était épargné par les étalages de tissus, certes jolis,
mais vendus par les habitants locaux. Outre cet avantage, nous avons eu
de la chance d'être tombés sur une famille extrêmement agréable,
gentille et serviable, raffinés dans leurs comportements, finalement à
l'image de leurs compatriotes de Thaïlande.
Panorama de la salle à manger
On a bien profité des talents de cuisinière de la "tenancière", et
on a très bien mangé. Rien à commander puisque nous mangeons ce que la
dame prépare. Mais à chaque fois, elle nous a apporté un grand plateau
rempli de bonnes choses où l'on peut varier chacune de nos bouchées !
Miam miam !
Le dimanche, on a essayé vainement de trouver la source de So Lo,
conseillée par les propriétaires de notre maison. Mais sans qu'on l'ait
trouvée. Et pourtant, on en a grimpé des côtes, visité des villages
paumés, admirés des jolis paysages, mais plus on avançait vers la
source de la rivière, moins on trouvait. On a également vécu quelques
passages boueux mémorables, quelques dérapages aussi. Plusieurs fois on
a demandé nore chemin, mais sans résultat. Cette source est demeurée
inconnue. Pourtant, aur retour, le Thái de notre maison nous a bien dit
qu'elle était très belle....
Motards...
Cette aventure nous aura au moins permis d'aboutir à un cul-de-sac
où, après avoir franchi une route submersible, nous avons abouti, 10
mètres plus loin, à un méandre infranchissable autrement qu'à pied.
Autant dire que pour la source, c'était impossible, si tenté qu'elle
était sur ce chemin. Néanmoins, on a pu se faire des séances photos
avec des petites filles, d'abord craintives, puis qui sont allées vers
nous, aussi curieuses de nous, que nous envers elles. Y'avait un côté
amusant, à nous avoir, tous les 4 et nos deux motos, coincés dans cette
sorte de bout du monde, où nous étions à la fois perdus, fatigués du
trajet en moto, dépités par cette source introuvable, et content de
tombés sur un trou paumé.
Sur le chemin du retour, vers Mai Châu, on a néanmoins réussi à
trouver un village, proche de la rivière, dans lequel les berges
formaient une espèce de plage. Après la route faite, et la chaleur,
nous étions obligés de nous arrêter pour nous baigner. Surtout que
l'eau venait de la montagne et qu'elle était donc fraiche et propre.
Située juste après des petites chutes, notre petit coin de baignade
improvisée avait un courant assez fort ce qui nous a empêché de nager,
mais pas de barboter et de piquer une tête !!!!
Notre petite plage