La paelle attendra
Je suis donc arrivé à Hà Nội mardi
dernier, en provenance de Kuala Lumpur avec un très gros sac, rempli de
photocopies ramenées du centre de l'EFEO de Kuala Lumpur. C'est donc la
5ème fois que je viens à Hà Nội, une fois avec les parents en 1993, les
quatre autres fois chez Yann. Depuis son retour des vacances d'été en
France, il habite dans le quartier de Bạch Đằng, entre le Fleuve Rouge
et le musée d'histoire. Il s'agit en fait d'une maison louée par un
couple de jeunes français architectes, dans laquelle il restait deux
chambres. Une est donc occupée par Yann, la seconde le sera bientôt par
deux étudiants français en DEA. Voilà, ça fait un peu comme l'auberge
espagnole. Comme chacun a des emplois du temps différents, ils ne
peuvent jamais se croiser de la journée. Mais d'autres fois, ils se
retrouvent le soir, pour discuter ensemble dans leur salle à manger.
Pas vraiment de programme à Hà Nội, je vais pas jouer le touriste
de base puisque j'ai à peu près tout vu de la ville, surtout en octobre
2003 avec Marie. Je suis déjà allé au centre local de l'EFEO voir
quelques contacts. Le travaille y semble plutôt intéressant. Ils ont
une belle bibliothèque et j'ai fait reproduire quelques bouquins. Je
vais donc revenir assez chargé. Du coup, j'ai pas du tout fait de
magasinage. C'est bon pour mon gros sac à dos et pour mes finances !!!
(je me rattraperais à Sài Gòn). Ceux d'ailleurs qui veulent que je leur
ramène ds choses pas lourdes, faites votre liste. On fera ce que je
peux faire.
Comme certains me l'ont gentillement rappelé, mercredi dernier,
c'était mon anniversaire. Il se trouve que c'était également celui de
Thibault, l'un des colocataires de Yann. Du coup, comme il voulait se
faire un bon resto français, on est allé au Green Tangerine, un resto
français, donc, au décor assez agréale. Il faut imaginer une maison
étroite hanoïenne, on rentre dans une cour illuminée avec plein de
décorations puis, enfin dans la salle en elle-même. Les serveurs très
chics, aux petits soins, avec un décor mélangeant France et vieille
Indochine. C'étaient des plats plutôt occidentaux, mais avec une petite
pointe d'exotisme. En entrée, j'ai pris une sorte de fromage blanc
glacé avec des morceaux de thon rouge cru, le tout en forme de petit
cylindre, entouré d'un rouleau de réglisse. Puis, en plat principal une
sorte de mélange avec du thon tartare (encore ! mais j'ai pas fait
exprès !) mélangé avec des légumes et des fruits exotiques, et
recouvert de tagliatelles. Dis comme ça, c'est pas très glamour, mais
nos plats étaient assez joliment présentés. J'ai quand même failli
prendre une paëlla aux trois riz et aux fruits de mer, mais non, jamais
de paëlla le soir de mon anniversaire les années où je vais au Việt
Nam. C'est la tradition ! En dessert, j'ai pris un parfait au fruit de
la passion, avec de la nougatine. Et pour arroser le tout, on s'est bu
un Pinot noir d'Alsace...
C'est le repas le plus cher que j'ai payé au Việt Nam. Le montant
était de 2 millions de Đồng, soit 500 000 chacun. Évidemment, rapporté
à l'euro, ça représente le prix d'un repas normal au resto (dans les 25
euros). Pour le pays, c'est clair que c'est énorme. Mais bon, c'est
sympa de se faire plaisir de temps en temps.
Mon séjour ici me donne surtout l'occasion de rencontrer du monde,
des gens que je connais. Par exemple, les anciens propriétaires de Yann
qui m'avaient également hébergé en 2002. Où encore ce matin un copain
des Langues O'.
Je retrouve parfois Yann et une stagiaire de sa boîte pour manger
le midi. Ce midi, on s'est mangé un bò bún, avec des frites (!!!!) dans
une petite agréable donnant sur un lac et fréquentée par des jeunes
étudiants de l'école française toute proche. L'autre midi, on est allé
manger dans un resto avec de la cuisine de Huế avant de finir par un
café ombragé au bord d'un lac.
J'ai eu le plaisir ce matin de retrouver l'accessoire préféré et
indispensable du bon Việt qui se respecte : la moto. On part en effet
ce soir en moto à Mai Châu, une ville montagnarde proche de Hà Nội.
Mais bon, pour le reste de mes déplacements, c'était à pieds et en bus
!!!
Toutes ces notes du blogue, comme celles des autres années, se font
naturellement dans des cybercafés. Ils sont assez nombreux au Việt Nam
pour la bonne raison que c'est économique d'y aller mais aussi parce
que peu de gens ont un ordinateur chez eux. Y'a souvent beaucoup de
jeunes, en train de chatter sur MSN ou Yahoo, avec des Việt de l'autre
sexe donc on peut voir l'image avec la webcam. Nouvelle façon de se
rencontrer, comme ailleurs dans le monde. Évidemment, sans vraiment
d'intimité puisqu'il suffit de jeter un oeil sur l'ordi de son voisin
pour voir la tête de son (sa) compagnon (-gne) virtuel(le). De toute
manière, avec moi, aucun risque que je comprenne tout ce qu'ils
s'écrivent, bien qu'ici comme en France, la discussion virtuelle par
texto, courrier électronique ou chat ait entraîner un raccourcissement
des phrases, et la multiplication des fautes d'orthographe et de fappe.