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Le blogue des Mémou
19 octobre 2003

Si c'est pas de l'immersion dans la societe vietnamienne, ca !!!!!!!!!!

Jeudi matin, vers 8h30, mamy, les tantes 12 et 17, l’oncle 12, sont venus nous chercher en minibus, direction Cho Gao, enfin, la terre promise !

Dans ce decor surnaturel si on le compare a l’agitation sans fin de Ho Chi Minh Ville, rien ne change, ni les tantes, ni la maison, ni les environs. Le temps de la campagne n’est pas celui de la ville, et celui des vieilles tantes pas celui des jeunes non plus. Mais qu’importe, c’est vraiment ici que commencent nos vacances puisque nos activites sont proches du zero. Par activite, je retire les gestes quotidients lies a l’hygiene et a l’alimentation. Et si le luxe c’etait ne rien faire ?

Le lit tout d’abord, une grande table, sur laquelle on a pose un matelas tout neuf et au dessus de laquelle se dresse l’indispensable moustiquaire, dans un coin de la grande salle ou tronent autel des ancetres, tele, et lecteur DVD/VCD/MP3, seul intrus de la societe moderne qui crie, quand l’oncle s’en amuse, a toute heure, des chansons vietnamiennes dignes des karaokes du treizieme arrondissement, que les petits chanteurs a la croix de bois de Star Academy et de Popostars reunis n’ont rien a envie.

Les journees defilent sans que vraiment le lendemain tranche avec la veille. Le reveil est tot puisqu’il arrive avec le lever du soleil, entre 5 et 6h et, alors que nous emmergeons assez difficilement, la maison deja commence a connaitre un debut d’activite avec l’ouverture de tous les volets et les portes, l’oncle qui allume la tele et les tantes, un peu partout, mais surtout aux cuisines, qui commencent a preparer les repas. Celui du matin est constitue de fruits, en general (ananas parfumes, petites bananes du jardin) et, grace a notre arrive, des banh ech (banh = gateau, ech = grenouille, donc des gateaux en forme de crapauds, les vietnamiens ayant cette faculte de nommer leurs plats, et notamment les gateaux, par des association d’idees, ainsi le connu banh bao, parfois appele brioche vietnamienne est la reunion des mots gateau et enveloppe) prepares tout specialement par les tantes. Le banh ech est une sorte de riz gluant enveloppe d’une pate encore plus gluante. Il y en a deux sortes, une moins sucre (prefere par Marie) et l’autre, plus sucre, avec des cacahuetes en plus (le mien !). Et petite fantaisie pour nous, les francais, du the !

En general, on se leve tout seul, le soleil aidant egalement. Marie a eu Jeudi matin un reveil plus brutal que moi, du a une oie plus criarde que d’habitude. Elle m’a sorti un “le bordel que ca fout une oie” qui m’a bien fait rire et que je m’oblige a retranscrire ici :o)

Ceci fait, il faut attendre le repas du midi qui a lieu vers les 10h30, ce qui pourrait correspondre a la pause cafe francaise, mais vu l’ecart avec le petit dej de 5h30-6h, correspond bien a un vrai repas ! La preparation des repas est une tache qui prend beaucoup de temps et qui occupe pas mal les tantes. Ces quelques jours passes a Cho Gao, nous aurons pu deguste du thi kho (thit = viande, kho = sale), du ca kho (ca = poisson), du canh chua (canh = soupe, chua = acide, delicieuse soupe avec plein de legumes dedans : tomates, tamarin, bach ha, combo, soja…) et surtout plein de fruits, les memes que d’habitude (ananas, bananes, fruits du dragon). En general, le soir, c’est la meme chose avec quelques variantes.

Quand je dis le soir, c’est 17h30 ! Oui, le diner ici est a 17h30 et c’est d’autant moins perturbant qu’il fait quasiment tout noir dehors. Et c’est donc tout naturellement a 21h00 qu’on va dormir. Faut avouer que c’est un peu perturbant ces horaires quand on croit qu’il est 4 heures de l’apres midi, il n’est en fait que midi a peine…

Bon, et entre les repas, on fait quoi ? Ben pas grand chose, en verite. On bulle. On s’asseoit sur la terrasse avec nos bouquins, d’ailleurs, acheves jeudi a-m. Parfois les tantes nous apportent une petite collection (the, fruits...). On discute. On deambule dans la maison, on regarde les tantes faire a manger, Marie fait la sieste aussi (ca fatigue de ne rien faire). On visite le jardin.

Jeudi matin, on s’est quand meme accorde une petite balade, tous les deux, a travers les rizieres de Cho Gao. On a un peu l’impression de retrouver notre bocage breton ou quelques rangees d’arbres utilitaires (bananiers, cocotiers, autres) tranchent avec l’horizon plat et vert des champs de riz. Les maisons et cabanes sont sur les bords des chemins sureleves au-dessus des rizieres inondees. Et parfois, au beau milieu des champs trainent une ou un groupe de tombes, de style moderne ou chinois (pour les plus anciennes). Dans les champs pataugent quelques canards. Un petit groupe de femmes, coiffees du chapeau chinois, achevent les derniers repiquages de riz. On en a aussi profite pour aller au cimetiere familial, derriere la maison, avec une partie tres impressionnante, de style chinois, pour nos lontains ancetres, et un cote plus moderne pour les plus proches (arrieres grand-pere et grand-mere, freres et soeurs de mamy).

Le cote aventurier consiste en fait a aller aux toilettes et a la douche. Ces deux pieces sont en fait deux petits batiments annexes a la maison. Ils sont, pour Marie, une reelle source d’inspiration qui devraient faire l’objet d’une prochaine note :o)

On est rentre de Cho Gao samedi matin. Un car nous prend au bord de la route et nous emmene jusqu’a Sai Gon. Le car nous a depose dans un faubourg de la ville, le quartier d’An Lac pour etre precis, au niveau de la gare routiere, juste en face de la maison de la tante 17. Celle-ci nous a accompagne jusqu’a la ville car elle devait rentrer chez elle. Le voyage a pris un peu de temps, car notre car etant vide qund on l’a pris, s’est donc arrete un peu partout prendre des passagers, soit avec un arret express ou le passager a a peine le temps de monter que le car est deja parti, soit relativement longtemps, sans qu’on sache vraiment pourquoi d’ailleurs, mais cela profitant a une horde de petits vendeurs de sandwichs, de boissons dans des petits sacs plastique et de billets de loterie qui envahissent le bus a peine celui-ci arrete.

Pour rejoindre le marche de Ben Thanh, le coeur commercial de Ho Chi Minh Ville, nous avons essaye le bus, grande nouveaute pour les saigonnais en particulier, les vietnamiens en general. Bien qu’un reseau de bus existait depuis toujours a Sai Gon et Ha Noi, ceux-ci n’ont jamais ete tres developpes. Depuis un peu plus d’un an, les deux municipalites se sont atttele a developper leur reseau, avec bus, arrets, cartes de reseau… Le voyage ne coute que 1000 dong (1 euro = 17 000 dong) ce qui est un des arguments pour essayer de faire prendre le bus aux viet. Des cartes d’abonnements semblent meme exister, une jeune ecoliere en ayant presenter une a la controleuse !

A Ben Thanh , Lune et son mari sont venus nous chercher en moto et nous ramener chez eux. On passera d’ailleurs une partie de l’apres-midi chez eux, notamment a discuter et a regarder notre programme pour Buon Me Thuot. On y va Lundi.

Vers 16h, Lune et son mari nous emmene jusqu’a la cathedrale et repartent au moment ou la pluie se met a tomber. Une bonne pluie qui ne s’arretera vraiment qu’ 19h passees. Marie et moi comptions faire un petit tour dans le centre a la recherche de quelques achats dont nous aurions besoin pour notre voyage. Mais le centre autour de l’hotel de ville s’est specialise en produits touristiques, d’ou une certaine banalisation des magasins et une frequentation inevitable par les occidentaux, les japonais, les chinois, et les riches vietmaniens. Les seuls viet qu’on peut croiser, outre quelques badauds et les clients des magasins pas encore completement touristifies, mais ils sont rares, sont ceux a qui profitent le tourisme (conducteur de motos-taxi).

Lorsque la pluie tombe, les vietnamiens, s’ils sont a pied, s’arretent tous de faire ce qu’ils faisaient pour s’abriter dans les echoppes ou sous les devantures des magasins. Quant aux plus nombreux, ceux qui circulent a moto, soit lorsqu’ils conduisent, soit pendant une petite pause, revetent tous leur ao mu (ao = vetement, mua = pluie0, grand poncho en plastique qui, lorsqu’il est plie, forme un carre de 30 cm x 30 cm a peine, bien pratique pour etre range sous le siege de la moto ou dans le petit panier devant le guidon. C’est etonnant de voir comment cette societe s’adapte aux contraintes meteorolgiques liees a la mousson.

Bien sur, il n’y a que les touristes pour se balader lorsqu’il pleut, et encore plus lorsque ceux-ci ont des origines bretonnes. Marie et moi errant ainsi dans la vie a la recherche des magasins ou du cafe salvateur. On en trouvera un pas loin de la cathedrale ou l’on sirote un jus de citron, en ecrivant sur nos petits carnets, nos impressions du jour et ou, finalement, on se laisse tenter par du poulet frit avec du riz.

Ainsi, lorsque la messe s’est acheve, nous avons rejoint Lune qui y assistait. Elle nous propose de suivre le cour de chorale qu’elle donne. On se retrouve dans l’eveche, dans une classe d’enfants, avec des petites tables et des petits bancs (deja, un enfant c’est petit, un viet, c’est loin d’etre grand, alors je vous laisse imaginer ce que l’on a essaye de faire de nos jambes, Marie et moi, bien que nous soyons loin d’etre des geants !!!!).

A 19h40, lorsque le cour s’acheve, Lune nous emmene aux 25 ans de mariage d’un couple de la chorale de la cathedrale Notre Dame de Sai Gon dont elle et son mari font partis. On arrive dans une salle un peu select, avec serveurs et serveuses tout de blanc et noir vetus. La deco, tres belle, est de style bambou (murs, lampes…). Au milieu de la salle, un grand banquet presente un assortiment de plats vietnamiens et occidentaux (viande a la broche, salade mexicaine, nem triangulaires, petites tartes a la fraise, fruits…). Une musique disco des annees 60 comme ambiance sonore (genre cha cha et “mon petit bikini”). Et nous, qui arrivons au milieu de tout ca, tels des ovnis, dans nos fringues de randonneurs, completent trempes par la pluie, en tennis qui flop flop quand on marche… Et tous les convives, bien habilles pour l’occasion, qui nous regardent, nous, pauvres blancs…

Lune me montre a tous ses amis de la chorale de la cathedrale avec qui elle est alle en Europe, il y a tout juste un an, pour une tournee, et pendant laquelle j’avais assiste a toutes leurs representations parisiennes. Beaucoup de visages me sont familiers et tous me reconnaissent. Ils m’accueillent tous avec un enthousiasme vraiment agreable. C’est flatteur. Mais c’est genant habille comme l’on est.

On assiste a une partie de la soiree, on mage bien sur, mais pas longtemps, Lune est fatiguee. Vers 20h50, apres un tres beau paso-doble des “maries”, on rentre a la maison, discuter et remanger…

Aujourd’hui Dimanche, derniere journee a Ho Chi Minh Ville. Demain, on attaque vraiment notre parcours touristiques avec un depart matinal pour les Hauts Plateaux du Centre.

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