Je vais bien vous trouver une amende...
Une semaine
que je n'ai pas touché à internet et quel chemin parcouru en même pas
huit jours !! On en a avalé des kilomètres, utilisé différentes formes
de transport et vécu des aventures !! Mais c'est aussi pendant ce laps
de temps que j'ai pu voir toutes les personnes présentes dans le coin
et que je souhaitais rencontrer.
Phnom Penh est une petite ville où les curiosités ne sont pas
énormes. Nous avions déjà visité le Musée National (voir la note
précédente) situé en face de notre hôtel. Nous avons rajouté à notre
programme la visite du Palais Royal où vit, dans des bâtiments fermés
au public, le roi Sihamoni, fils de Norodom Sihanouk et de la reine
Monique. Tout le monde a envie de penser à la Thaïlande en voyant les
bâtiments dorés de la royauté khmer, j'aurais plutôt envie de dire
qu'il s'agit d'un style architectural commun à la Thaïlande, au
Cambodge, au Laos, voire au Myanmar, qu'il faudrait probablement
rapproché d'un socle culturel et religieux commun ou proche. En tout
cas, pour notre palais royal khmer, les lieux étaient d'autant plus
agréables que, finalement, ils sont modestes. La partie visitable est
la salle du trône et la pagode dorée. Toute la partie autour du Palais
Royal qui comprend l'Assemblée Nationale et le Musée National est
largement pavoisée aux couleurs du pays, bleu et rouge où figure le
temple d'Angkor.
Palais Royal
Salle du trône et Pagode dorée
Palais Royal (bis)
Une amie, Emiko, qui travaille sur les Cham du Cambodge, nous a
accompagné pendant une partie de notre séjour à Phnom Penh, ou plutôt
nous avons profité de sa gentillesse et de son accueil. Nous sommes
ainsi allés dans la banlieue de Phnom Penh, de l'autre côté du Tonlé
Sap, où les habitants préparaient la fête des eaux. Très populaire,
cette fête rassemble, pour le week-end du 5 novembre près d'un million
de personnes, touristes ou personnes venues de tout le pays, pour
assister aux compétitions de bateaux. Plusieurs catégories sont
possibles selon la taille du bâtiment et le sexe de son équipage, le
tout étant d'arrivé le premier au bout de 5 km de courses entre le pont
de l'amitié khmèro-japonaise et le Palais Royal. Devant les rameurs, un
ou une bouffon permet de donner du coeur à l'ouvrage aux rameurs en
faisant le pitre ou en dansant comme une apsara. De gigantesques décors
ponctuent les quais du fleuve, apportés par bateau.
Rameurs à l'ouvrage et Décors apportés par bateau
Emiko nous a emmené ici car, pour ses études, il lui était
important d'interroger quelques Cham dont les villages préparaient, eux
aussi, leurs bateaux. Dans un autre village cham, en revanche, nous
sommes allés rencontrés le fils de l'imam à qui Emiko devait remettre
quelques photos prises en province. Dans la soirée du jeudi, nous
sommes allés voir, grâce à une invitation, un théâtre chanté
traditionnel khmer. Un dîner dans un bon resto khmer nous aura permis
de conclure cette semaine très agréable au Cambodge.
Pose devant une mosquée cham avec notre chauffeur de tuk-tuk
Dernière soirée à Phnom Penh avec Emiko et son ami
Vendredi 3 novembre a été une journée particulièrement longue car
elle avait pour but de relier Phnom Penh à Hà Nội. Prendre l'avion
aurait coûté assez cher donc nous choisi l'option de prendre le car
entre Phnom Penh et Sài Gòn, puis de là, prendre l'avion jusqu'à Hà Nội
puisqu'un vol intérieur coûte moins cher qu'un vol international.
Lorsque nous étions à Sieam Reap, nous nous étions renseigné aux
bureaux de Vietnam Airlines pour acheter notre billet mais l'hôtesse
nous a aimablement prévenu qu'il était bien moins cher d'acheter un
billet intérieur au Việt Nam qu'au Cambodge.
On a donc pris le car pour le Việt Nam dans l'optique d'acheter le
billet d'avion en arrivant à Sài Gòn. Il fallait être à 7h30 à la gare
routière de Phnom Penh pour prendre notre car de la compagnie Phnom
Penh Sorya Transport. Contrairement aux trajets entre Phnom Penh et
Sieam Reap où nous avions pris des cars de meilleure qualité avec petit
déj servi à bord et toilettes dans le car, là nous avons eu un car tout
simple. Déjà, quand nous sommes arrivés, on nous a pris nos billets
pour les transformer en ticket "officiel", du coup on a poirauté un
moment avec nos sacs sur le dos. Au bout de plusieurs minutes, inquiets
de n'avoir toujours pas eu nos tickets, on les a fait se dépêcher en se
rendant directement au guichet de la compagnie.
Pour le reste, le voyage s'est pas trop mal déroulé. On s'est
arrêté plusieurs fois pour manger. Au moins, avec la compagnie Mékong
Express, on aurait filé d'une traite vers Hồ Chí Minh Ville. Mais du
fait de la fête des Eaux, tous les billets étaient déjà pris, vers
Phnom Penh pour ceux qui viennent assister au festival, vers
l'extérieur (et donc vers le Việt Nam) par tous les habitants qui
veulent fuir leur ville. Quel pied, par contre, de ne pas traverser la
frontière à pied comme à l'aller puisque cette compagnie nous
transporte du Cambodge au Việt Nam, sans changement de car,
contrairement à l'aller et avec les compagnies les moins chères (comme
Sinh Café et Capitole Tour). Au départ du voyage, le conducteur nous a
pris nos passeports qu'il a remis au douanier cambodgien lorsque nous
sommes arrivés au poste frontière. Nous sommes tous descendus du car et
nous sommes remontés un par un à l'écoute de nos noms, appelés par le
douanier. Puis le car est parti jusqu'à la douane viêtnamienne où nous
sommes redescendus de nouveau, cette fois avec toutes nos affaires. Le
douanier việt a tamponné tous nos passeports et nous les remettait
progressivement pour que nous puissions remonter dans le car.
Conformément aux prévisions, nous avons mis six heures pour
rejoindre Sài Gòng où nous sommes arrivés à 13h30. Lune et son mari
nous y attendaient et la première chose que nous avons faite est
d'aller à l'office de Vietnam Airlines où nous avons pu trouver un
billet pour 18h. Cela nous a laissé quelques instants pour nous assoir
et discuter avec Lune avant de rejoindre l'aéroport de Sài Gòn. L'avion
était un gros Boeing 777 qui est donc partià l'heure, avec plein de
gens dedans. Quel confort à l'intérieur !! Vraiment, ça faisait du bien
après tous nos trajets en car. On nous a servi un repas qui n'était pas
mauvais du tout, bref on en a bien profité !!!
Yann nous attendait chez lui, dans son nouvel appart. Le chauffeur
a eu du mal à trouver sa ruelle et n'a pas hésité à dire que si
continuait, il allait nous laisser sur le côté, à force de tourner en
rond. Heureusement, Yann est sorti à l'entrée de sa ruelle et le taxi
nous a déposé à cet endroit là. Yann habite donc un charmant appart de
deux grandes pièces, avec un puit de lumière qui communique avec les
apparts d'en dessous, notamment avec celui d'en dessous habité par un
Coréen marié à une Việt qui fait souvent du poisson parfumé au nước mắm
et qui embaume partout !!! Yann a laissé sa chambre à maman pendant que
lui et moi dormions dans le salon.
On a fait aucune visite à Hà Nội et nous y sommes restés deux
jours, juste à peine pour surtout voir les amis qui s'y trouvent. Yann
a gracieusement prêté son appart le samedi soir pour qu'on puisse
organiser un repas pour lequel on a invité plein de monde. Je me suis
permis d'inviter les deux amies qui étudient avec moi, Béatrice (qui
travaille sur les céramiques việt) et Thanh (qui étudie le culte de la
baleine dans les villages côtiers du Centre). Et Yann a proposé à des
amies de sa copine Hạnh de venir, ainsi que deux de ses anciens
colocataires que j'avais rencontrés l'année dernière, Thibaut et
Mélanie. Nous avons donc passé la soirée autour de plats indiens et de
fruits frais joliment découpés par maman.
Hà Nội, ville d'eau
Repas au bord de l'eau
Repas sur canapé
Le w-e à Hà Nội a passsé bien vite et dimanche est vite arrivé.
Comme Yann a pu se prendre trois jours de congés, nous avons convenu de
passer trois jours à Đồng Hới pour aller visiter les grottes de Phong
Nha. Nous avons pris le train à 19h50, les trois filles (maman, Hạnh la
copine de Yann et Thủy, une amie de Hạnh) dans un compartiment avec
lits et Yann et moi dans un wagon à siège. En effet, il n'y avait plus
de place pour que nous soyons tous ensemble. Toutefois, Yann qui a
plusieurs fois voyagé dans les trains việt, a demandé aux contrôleurs,
une fois le train parti, s'il n'y avait pas des couchettes de libre.
Moyennant un petit billet sous le manteau, nous nous sommes retrouvés à
deux, dans un compartiment proche de celui des filles !! Aussitôt,
celles-ci se sont précipités chez nous et nous avons occupé tous les
lits !!! Tant pis pour le contrôleur qui n'était pas très chaud pour
ça, mais qui a laissé faire !! En tout cas, c'est vachement plus rigolo
de voyager tous ensemble et on s'est organisé un bon festin avec tous
les éléments achetés avant le voyage : pizzas, bonbons, gateaux,
fruits, sandwich au pâté... À 6h50, nous sommes arrivés à Đồng Hới.
Dans le train
Ambiance ferroviaire
Arrivés à Đồng Hới
Đồng Hới est une petite ville de province de 95 000 habitants qui
se trouvait être proche de la frontière entre les deux Việt Nam pendant
la guerre, ce qui fait qu'elle a été complètement bombardée. Il ne
reste plus grand chose de l'ancienne ville, sinon les restes d'une
vieille église au bord de la rivière, et deux portes de l'ancienne
citadelle. De même, les douves de l'ancienne citadelle à la Vauban sont
progressivement restaurées. Mais à part ça, c'est plutôt mort et passés
20h, il n'y a plus grand chose d'ouvert. C'est surtout une ville posée
au bord de l'estuaire d'un petit fleuve, le Nhât Lê, ce qui lui donne
une ambiance marine. D'autant que de nombreux petits bateaux bleus
flottent sur les eaux du fleuve.
Au sud de l'estuaire, une belle plage privée dépend d'un complexe
hôtelier de luxe agrémenté d'une piscine bordée de cocotiers. Nous ne
nous sommes donc pas privés d'aller mettre les pieds dans l'eau lorsque
nous avons découvert cette plage !!!
Bateaux bleus et Bateaux bleus vus de la chambre de l'hôtel
La belle plage du Resort
Sirènes
Les pieds dans l'eau
Beverly Hills
Surtout, notre destination était motivée pour aller aux grottes de
Phong Nha - Kẻ Bàng, classées au patrimoine mondial de l'Unesco en
2000. Il s'agit des plus longues grottes du Việt Nam, occupées depuis
longtemps par les hommes. On y a retrouvé des inscriptions des proto
Cham et ces mêmes grottes ont servi de cachettes et d'hôpital pendant
la guerre. Elles sont situées à 55 km de Đồng Hới et nous avons loué
des motos pour y aller. Nos périples, aussi bien à l'aller qu'au
retour, ont été périlleuses !!! À l'aller, trois policiers nous ont
arrêté à la sortie de la ville et nous ont demandé de nous garer sur le
bas côté. Assurément, ils avaient envie de faire leurs chiffres
puisqu'ils ont cherché des trucs introuvables. Rien à dire pour notre
moto, à maman et moi, puisque nous sommes deux touristes. En revanche,
pour Yann et Hạnh et pour Thủy, c'est plus facile de verbaliser car il
y avait des Việt dessus. Il a donc fallu payer une amende contre un
procès verbal inventé de toute pièce...
Le retour fut également folklorique puisque j'avais hérité d'une
moto en pas très bon état, en tout cas où l'essence passait mal
jusqu'au moteur. Du coup, à plusieurs reprises, elle sursauté, jusqu'à
ne plus vouloir repartir. Maman et moi étions donc seuls, au milieu de
la campagne, alors que les deux autres motos étaient déjà loin.
Heureusement, nous étions proches d'un réparateur qui a pu faire
quelque chose. Lorsque j'ai eu Yann au téléphone, il m'expliquait que
les flics de ce matin voulaient de nouveau les arrêter mais il leur a
dit "gặp rồi", déjà vus !!! Nous sommes donc repartis les rejoindre
mais 10 minutes après, de nouveau, la moto a refusé d'aller plus loin.
Là, rien autour, sinon l'entrée lointaine d'un camp militaire. Pas de
maison et pas de réseau non plus prévenir Yann. Heureusement, on a pu
se joindre, Yann et Hạnh sont revenus en arrière, on a échangé nos
motos, ils ont réussi à faire repartir la moto mais pour pas très
longtemps car il a fallu de nouveau passer chez un réparateur !!!
La grotte de Phong Nha se visite en bateau. Il y a un petit trajet
à faire, à bord d'un long bateau bleu, puis on arrive à l'entrée d'une
grotte. Là, le bateau coupe ses moteurs, entre dans la grotte à la
seule force des rames de nos navigateurs. À l'intérieur, un jeu de
lumières permet de mettre en valeur les grottes. Certaines galeries
sont visitables à pied et il a fallu transgresser des barrières pour
que je puisse aller photographier des inscriptions proto-cham ! La
seconde grotte, Tiên Sơn, est en hauteur et il faut gravir des marches
très hautes pour accéder à l'entrée de la grotte.
Prêts pour l'aventure !
Les environs de Phong Nha
Galeries souterraines
Ambiance souterraine
Ce soir, nous quittons Yann, Hạnh et Thủy qui remontent vers Hà Nội
et nous, nous descendons vers le sud, vers Phan Rang - Tháp Chàm que
nous atteindrons au bout de 16 heures de voyage...
Carte pour suivre nos trajets :
- Sieam Reap > Phnom Penh : 6 heures en car
- Phnom Penh > Sài Gòn : 6 heures en car + Sài Gòn > Hà Nội : 2 heures en avion
- Hà Nội > Đồng Hới : 11 heures en train
- Đồng Hới > Phan Rang - Tháp Chàm : 16 heures en train