A travers les rues de Saigon

Nous sommes donc dans la capitale du Vietnam depuis maintenant 2 jours.

Moi qui etait habituee a Cho Gao a dormir 14 heures par jour (12 h la nuit et 2 h de sieste, suis en vacances apres tout !), a faire pour seule marche quotidienne l aller retour douche maison, wc maison, 4 fois par jour (ca fait bien 1 km ca, non?), mon rythme de grosse larve a ete completement chamboule : En 2 jours, nous avons du marcher une bonne dizaine d heures non stop dans les rues de la ville. Mais attention, marcher dans Saigon demande des efforts inimaginables, eprouvants, que seule une infime partie d entre vous pourrait supporter (en fait vous etes 2 et vous vous reconnaitrez) !!!!!

D abord le maniement du plan demande une concentration intense : tatie et moi le tournons plusieurs fois avant de trouver exactement la direction qui nous menera jusqu au but recherche ; le meilleur itineraire fait l objet de discussions serieuses avant d etre etabli. Ensuite, une main protegeant notre sac en bandouillere (ou nous cachons toute notre fortune), l autre tenant fermemant le plan (un chacune, pour plus de securite), nous avancons d un pas decide.

Notre chemin est seme d embuches, de difficiles epreuves nous guettent alors : il faut tout d abord eviter les sollicitations constantes des autochtones. Certains nous aguichent avec des boissons fraiches, d autres avec des cyclo pousses. Bien sur, nous resistons a toutes ces tentations et , la tete haute, nous hatons la cadence sans broncher.

Ensuite, un nouvel obstacle se presente : nous avons a traverser une rue. Nous attendons a l extremite du passage cloute que le feu devienne rouge et le petit bonhomme vert (ouf, c pareil qu en France !). Les couleurs attendues s allument, notre pieds gauche est place en arriere, nos genoux sont flechis mais les voitures et les motos passent toujours sous nos yeux. Nous attendons un peu, ILS CONTINUENT A PASSER !!! Je commence a devenir rouge tomate mais leur feu est redevenu vert, je n ai plus rien a dire... Apres un moment d interrogation sur le moyen de franchir ce passage envahi par des vehicules moteurs de toutes sortes, nous decidons de prendre notre courage a 2 mains et de passer en courant a travers les voitures, les motos et les velos. Quelques frayeurs et coups de klaxons plus loin, nous arrivons, livides, sur le trottoir oppose. Nous reprenons notre route en essayant d oublier l episode quand nous apercevons devant nous une autre route a traverser... Nous surmontons tant bien que mal ce dernier obstacle...

Nous devons remonter alors la celebre avenue Le Loi. Il fait 35 degres, nous n avons plus d eau, il n y a pas 1 cm d ombre, nos jambes ont double de volume et je suis decoiffee (OK ca c moins grave). Notre honneur etant en jeu, il s agit de ne pas flancher. Il faut que le soir venu nous ayons visite les monuments coches sur le Guide du Routard, le reste n a pas d importance.

Le probleme qu on a pas le sens de l orientation, c qu on a tendance a  rallonger etrangement les distances nous separant de nos destinations. Nous ne faillissons pas a la regle...

Chaque jour est une victoire et notre recompense quotidienne est le fameux jus de citron prepare par nos charmantes hotesses de l hotel. Puis sous la douche, il s agit de retirer l epaisse crasse dont nous sommes recouvertes. Nos vetements sont egalement soigneusement laves au genie sans frotter. Tatie installe alors un sechoir a la Mac Gayver : un fil suspendu au dessus du lit attache aux 2 extremites de la piece supporte nos habits, ventilo a fond les manettes en leur direction.

Voila, il est alors 19 heures et nous pouvons nous detendre.

Nous avons visite la Mosquee de Dong Khoi, le Musee des Beaux Arts, la Poste, et negocie  longuement le prix de quelques uns de nos achats au Marche Ben Than. Pour les details de ces visites, vous comprendrez que je suis trop extenuee pour vous les raconter, cela attendra bien...

Bons Baisers des survivantes des rues de Saigon !